Palais De La Paix

Le Rêve Américain

De nos jours, nous parcourons le monde et voyageons beaucoup. Après tout, voyager nous permet d’apprendre, de rencontrer de nouvelles personnes et peut-être même s’immerger dans une culture complètement différente, avec la promesse de rentrer chez soi transformé. Il en était de même pour les artistes des siècles passés : un voyage en Italie pour étudier les trésors de l’art classique et de l’architecture était comme un rite de passage pour tout artiste en herbe. Herman Rosse, lui aussi, fit ce voyage.

Cependant, l’art classique na suscita son intérêt que brièvement. C’était beaucoup plus le rêve américain, le pays de tous les possibles, et les infinies opportunités artistiques qui l’ont attiré vers l’ouest. Les voyages d’Herman auront un impact décisif sur sa vie. Après son passage à Londres, au début de sa vingtaine, il partit en Californie, où il tomba follement amoureux à tout jamais de l’Amérique. Dormant sous les étoiles, il vécut la vie libre d’un hippie bien avant que cela ne devienne à la mode. Outre les connaissances et les compétences acquises grâce à cette expérience, son séjour en Amérique lui a également permis d’élargir son réseau professionnel et d’approfondir sa passion pour le théâtre et l’art dramatique. Comment son voyage à travers l’Amérique a-t-il influencé son style et sa carrière ?

L’université et une communauté d’artistes
L’architecture avait attiré Herman tout au long de ses études et il approfondit son intérêt à l’Université de Stanford, en Californie. Lorsque Herman la fréquentait entre 1908 et 1910, Stanford était déjà l’une des meilleures universités américaines, comme maintenant d’ailleurs. N’ayant jamais terminé ses études aux Pays-Bas ni en Angleterre, il est absolument remarquable qu’il ait pu entrer dans cette université.

Pendant ses études, il passe quelque temps parmi une communauté d’artistes à Carmel-by-the-Sea en Californie, où il expose des œuvres à l’aquarelle et à l’huile lors de l’exposition annuelle. Il s’était retrouvé dans cette communauté parce qu’elle se consacrait aux Arts and Crafts, le mouvement de réforme artistique socialiste auquel Herman s’était particulièrement intéressé pendant ses études à Delft et à Londres. Bien qu’il existe une communauté similaire beaucoup plus proche de chez lui, il trouva celle-ci élitiste et sans lien avec les Arts and Crafts. Tandis qu’à Carmel, la communauté d’artistes constituait quelque chose de nouveau, et présentait à Herman le terrain fécond et fertile qu’il cherchait pour développer des nouvelles idées et pensées.

C‘est à Carmel qu’Herman rencontra Herbert Heron, fondateur du Forest Theater. Fondé en 1910, cet amphithéâtre se situait dans la forêt et les pièces de théâtre se déroulaient en plein air. C’est d‘ailleurs toujours le cas aujourd’hui. En tant que membre de la Fabian Society de Londres, Herman s’intéressait déjà au théâtre et Heron, grand homme de théâtre, le stimula davantage. Dès lors, Herman s’engage à créer des décors pour les pièces du Forest Theater. Les premiers signes qu’il pourrait plus tard se diriger vers la conception de décors se révélèrent donc à Carmel, et il y retourna à plusieurs reprises tout au long de sa vie.

Forest Theater, Alice au pays des merveilles, 1912.

Horizon élargi
Les choses s’étaient mises en place pour Herman en Amérique. Une connaissance encore plus approfondie de l’architecture, combinée à son expérience de l’ornementation, constituera la base de ses conceptions pour le Palais de la Paix et de sa carrière ultérieure. Herman obtint sa licence en architecture et commença à se sentir de plus en plus chez lui aux États-Unis. L’Amérique deviendra si importante dans sa vie qu’il se fera naturaliser américain, tout en gardant sa nationalité néerlandaise. Mais même si son premier grand amour, l’Amérique, ne cessa de l’appeler, Herman continua à voyager pour élargir ses horizons.

Herman (à gauche) à bord du train, prêt à partir

Les nouvelles destinations offrent bien sûr de nouvelles possibilités merveilleuses, mais c’est l’ambitieux Herman qui a toujours su les saisir. Les voyages lui ont permis d’élargir le champ de ses compétences d’une manière qu’il n’avait peut-être jamais connue auparavant : il apprit un nouveau métier, fit de nouvelles rencontres et il s’impliqua dans le théâtre, désormais pas uniquement comme spectateur. Son expérience américaine transparaît dans ses créations dans les années qui suivent.


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